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Espace Ecriture
30 janvier 2019

LE PAPIER – L’ART BLANC Le Parchemin

2 Le Parchemin

L'usage du papyrus égyptien était répandu dans l'ensemble de l'espace méditerranéen à l'instar du parchemin. Les peaux de bêtes servaient de support d'écriture à tous les peuples depuis la nuit des temps. Il semblerait qu'un type particulièrement fin de parchemin ait été fabriqué à Pergame, en Asie Mineure - le nom de la ville devint d'ailleurs synonyme de ce support d'écriture. Les feuilles de papyrus ne pouvant qu'être roulées, les moines des 111e et IVe siècles apr. J.-C. commencèrent à écrire sur des feuilles de parchemin, que l'on pouvait plier et relier en livres. Contrairement aux rouleaux de papyrus, les livres en parchemin pouvaient être feuilletés, permettant ainsi de retrouver plus rapidement.

Les peaux animales (de chèvre, de mouton, de veau ou d'agneau) sont dégraissées et écharnées pour ne conserver que le derme. Par la suite elles sont trempées dans un bain de chaux, raclées à l'aide d'un couteau pour ôter facilement les poils et les restes de chair et enfin amincies, polies et blanchies avec une pierre ponce et de la poudre de craie. Une fois la préparation achevée, on peut distinguer une différence de couleur et de texture entre le "côté poil" (appelé également "côté fleur") et le côté chair. Cette préparation permet ainsi l'écriture sur les deux faces de la peau. Selon l'animal, la qualité du parchemin varie (épaisseur, souplesse, grain, texture, couleur…).

Le parchemin est découpé en feuilles. Ces dernières peuvent être assemblées sous différentes formes :

Le volumen est un ensemble de feuilles cousues les unes aux autres et forme un rouleau (utilisé jusqu'au IVe-Ve siècle). On le retrouve encore très souvent au XVe siècle, par exemple en Bretagne, pour servir à la longue rédaction des procès,

 Le codex (utilisé à partir du I er et du IIe siècle) est un ensemble de feuilles cousues en cahiers et peut être considéré comme l'ancêtre du livre moderne.

Les parchemins en peau de veau mort-né, d'une structure très fine, sont appelés vélins. Ils diffèrent des parchemins par leur aspect semi-transparent. Ils sont fabriqués à partir de très jeunes veaux, les plus beaux et les plus recherchés provenant en général du fœtus.

Le parchemin est un support complexe à fabriquer, cher, mais extrêmement durable. Si les papiers habituels jaunissent en quelques années, on trouve aux archives nationales quantité de parchemins encore parfaitement blancs, et dont l'encre est parfaitement noire. Aussi, il offre l'avantage d'être plus résistant et permet le pliage. Il fut le seul support des copistes européens au Moyen Âge jusqu'à ce que le papier apparaisse et le supplante. À la fin du XIVe siècle, il est utilisé essentiellement pour la réalisation de documents précieux, d'imprimés de luxe ou encore pour réaliser des reliures.

 Support onéreux, on évitait de le gaspiller. Aussi, on réparait les peaux abîmées avec du fil et on réutilisait les vieux parchemins après que l'écriture en avait été grattée : on les appelle les palimpsestes.

Extrait de STYLOS, CRAYONS ET PLUMES « La Culture de l’écrit » B.GARENFELD et D.GEYER aux éditions HF ULLMANN

 

 

 

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