LE PAPIER – L’ART BLANC Le Papyrus

Les Chinois ont su conserver le secret de la fabrication du papier pendant 700 ans, car cette activité étant des plus rentables, elle relevait de fait du secret d'État. Le fonctionnaire impérial et eunuque Ts'ai Lun (vers 50 - vers 121) est considéré comme l'inventeur du papier, en 105 av. J.-C. Lui et ses nombreux prédécesseurs présumés préparaient une pâte liquide à partir d'écorces de mûriers et de vieux chiffons. Puis à l'aide d'un tamis, ils créaient de fines couches de pâte. Les plaques étaient ensuite égouttées, pressées et leur surface lissée, avant d'être exposées au soleil pour sécher et blanchir. Au terme d'une bataille qui eut lieu à Samarcande, les Arabes forcèrent leurs prisonniers chinois, parmi lesquels se trouvaient nombre de papetiers, à livrer leur secret. Peu à peu, l'art de la fabrication du papier se répandit de Bagdad et Damas jusqu'au Caire où il fit concurrence au papyrus, utilisé depuis l'an —3000. Les Egyptiens fabriquaient le papyrus à partir de la pulpe de la plante de papyrus, qui poussait à profusion sur les rives du Nil. De fines bandes étaient superposées l'une à l'horizontale, la suivante à la verticale. Une fois pressées et battues, les différentes couches s'unissaient de façon indissoluble et formaient ainsi un support d'écriture plat. Les instruments d'écriture des Égyptiens étaient le calame finement taillé et le style de jonc semblable à un pinceau.

En Egypte, la ville d'Alexandrie aurait abrité vers 250 av. J.-C. la plus célèbre bibliothèque de l'Antiquité. Plus de 400000 ouvrages étaient stockés sur ses étagères, sous la forme de rouleaux de papyrus. (Illustration ci-contre)

Extrait de STYLOS, CRAYONS ET PLUMES « La Culture de l’écrit » B.GARENFELD et D.GEYER aux éditions HF ULLMANN