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Espace Ecriture
30 janvier 2019

LE PAPIER – L’ART BLANC Le Papier

3 Le Papier

Comme nous l’avons vu dans le précédent article,  les feuilles de parchemin  pouvaient être pliées et reliées en livres. Contrairement aux rouleaux de papyrus, qui étaient roulées, les livres en parchemin pouvaient être feuilletés, permettant ainsi de retrouver plus rapidement les textes.

Mais il était encore plus facile de fabriquer ces livres avec la légendaire invention chinoise qu'était le papier, dont des petites quantités arrivaient régulièrement en Europe, avec l'aide de commerçants arabes, via l'Espagne occupée. Simultanément, les croisés rentrant au bercail ramenèrent le secret de la fabrication de « l'art blanc » en Italie. À Fabriano, près d'Ancône, apparurent au milieu du XIII° siècle les premiers moulins à papier d'Europe. D'autres firent leur apparition en Espagne à Xàtiva dans la province de Valence, à Troyes en France, en 1390 en Allemagne avec le moulin de Gleismûhl près de Nuremberg et en 1494 en Angleterre à Stevenage. Le papier devint alors un bien économique lucratif exporté dans la quasi-totalité des autres pays européens. La matière première à la base du papier européen se composait de lin et de chiffons de lin en putréfaction, broyés en une pâte de fibres fines par des piles à maillets hydrauliques. Peu à peu, les papetiers remplacèrent les végétaux et les crins de cheval des tamis par des grilles de fils de cuivre fins. La structure du tamis s'imprimait dans le papier humide et restait visible, même après séchage, à contre-jour sous la forme d'une fine grille. Ces endroits plus clairs constituent aujourd'hui encore une caractéristique des papiers à la cuve et autres papiers de qualité. Les fabricants de papier s'appuyaient sur l'effet dit « filigrane » qui permettait d'intégrer une marque dans le tamis, uniquement visible par transparence. C'est à ce filigrane que l'on reconnaît encore de nos jours un bon papier. Lors de la fabrication du papier à la main, le point essentiel était de bien mélanger les fibres textiles entre elles, de façon à ce que la feuille de papier présente une résistance homogène. A cet effet, le papetier versait la pulpe de fibres liquide dans le tamis qu'il secouait jusqu'à ce que les fibres s'entremêlent solidement de tous côtés. Les machines à papier modernes ne parviennent également que difficilement à reproduire la répartition homogène des fibres, issue de l'intervention manuelle. Les papiers simples tels que ceux utilisés pour les journaux se déchirent plus facilement dans un sens que dans l'autre. Les papiers fabriqués à partir d'une pâte secouée à la main au tamis présentent un avantage supplémentaire : ils se rompent plus difficilement lorsqu'ils sont plies dans le sens des fibres. L'orientation joue également un rôle important pour la fabrication des cahiers et des livres : les pages mal orientées, à la transversale du sens, ne peuvent être tournées qu'en appliquant une légère résistance ; elles restent rigides et ne peuvent être pliées de façon lisse.

Ci-contre, Papetiers au travail : une fois les vieux chiffons réduits en pâte, le papetier puise une couche dans la pulpe à l'aide d'un fin tamis a fils de cuivre. Pour finir, les feuilles ne papier humides sont pressées, puis pliées, une fois séchées. (Gravure de W. Peters)

Extrait de STYLOS, CRAYONS ET PLUMES « La Culture de l’écrit » B.GARENFELD et D.GEYER aux éditions HF ULLMANN

 

 

 

 

 

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