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Espace Ecriture
21 janvier 2019

LE STYLO BILLE CONTRE LE STYLO PLUME

20 BILLE CONTRE PLUME

L’idée d’employer une bille comme pointe traçante n’est pas vraiment neuve. Dès 1888, l’américain JJ Loud fait
breveter un instrument à bille destiné à écrire sur des surfaces rugueuses telles que les caisses d’emballage. La bille
principale tourne librement contre deux petites billes annexes maintenues par un piston ( Voir schéma ). En 1891,
E Lambert propose un modèle encore plus ingénieux puisqu’il ne comporte qu’une bille. L’idée est dans l’air. En
1899, Varley dépose un brevet comparable. En 1910, c’est au tour de l’allemand Michael Baums. Pourquoi fallut-
il attendre un demi-siècle pour voir s’imposer ce type d’instrument ? Tout simplement parcequ’il ne peut pas
fonctionner avec de l’encre fluide des stylos ( elle coule sans former une pellicule autour de la bille ) ni avec les
encres visqueuses de l’époque qui, trop épaisses, bouchaient le mécanisme et séchaient très lentement.

De 1935 à 1939, Frank Klimes et Paul Eisner fabriquent et vendent quelques dizaine de milliers de Rolpen. Pas
très au point. Pour amener l’encre à la bille il fallait faire descendre un piston en tournant de temps en temps un
bouton...

Le véritable père du stylo à bille est le Hongrois Laszlo Jozsef ( Ladislao José ) Biro, né à Budapest en 1899,
mort à Buenos Aires en 1985. Précoce, à 17 ans, il invente une machine à laver, puis, électrique, il met au point
une boîte à vitesse automatique. Dès 1938, en Hongrie, il dépose un brevet de stylo à bille. Grande idée, mais le
moment n’y est guère favorable. Il se réfugie en France. La barbarie ne tarde pas à l’y rejoindre et, en 1942, il part
pour l’Argentine. Là, il fabrique quelques modèles et s’associe à un financier britannique, Henry Georges Martin
avec lequel il fonde la Eterpen SA . Un contrat pour la fourniture de stylos à billes aux forces aériennes alliées
provoque une série de ventes de licences d’exploitation pour les Etats Unis. D’abord EberhardFaber Pencil Co
qui les revend à Eversharp. Ces nouveaux instruments intéressent beaucoup les aviateurs car ils sont moins
sensibles que les stylos à plume aux variations de la pression atmosphérique...Mais on n’a pas toujours trouvé
l’encre adéquate et l’usure rapide de la bille et de son logement provoque des fuites....

En 1945, l’entrée en scène de Milton Reynolds n’arrange rien. Aventurier des affaires, il comprend très vite que ce
nouvel instrument peut rapporter gros, très vite. Sans se soucier des brevets de Biro car il sait que l’idée
d’employer une bille n’est pas neuve, il demande à ses ingénieurs de mettre immédiatement au point un stylo à
bille...Et les machines ne tardent pas s’activer. Le coût de fabrication unitaire est de 70 cents...Le prix de vente de
12.50 $. Le 29 Octobre la merveille est disponible. Dès la première semaine, 25000 Reynolds sont vendus. En
Février 1946, la production atteint 30000 unités par jour. Et pourtant...ces instruments sont calamiteux, ils fuient
et leur encre grasse résiste au lavage.

Tout le monde s’y met, ceux qui ont acheté les droits comme Eberhard et Eversharp , mais aussi des dizaines
d’autres....En 1948, fortune faite, Reynolds se retire, Faber se retire, Eversharp fait faillite...Au début des années
cinquante, le calme revient, et, le sérieux aussi. ..Les grandes marques prennent le temps d’étudier leurs modèles
avant de les proposer sur les marchés. Seech, d’origine hongroise lui aussi, met au point une formule d’encre
mieux adaptée à la bille. L’usinage, de plus en plus précis et le choix des matériaux permettent enfin de fabriquer
des instruments fiables et écrivant aussi bien qu’une petite bille le permet...La plus belle réussite d’après-guerre :
LA POINTE BIC....qui court, qui court...

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