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10 janvier 2019

PARKER « Le 51 »

Parker 51_02

L’INVENTION DE LA PLUME CARENEE

Au début du second conflit mondial, la plupart des entreprises américaines devaient honorer des contrats relatifs à l'effort de guerre, et l'industrie du stylo à plume s'en trouva particulièrement affaiblie. Seuls les fabricants les plus forts survécurent. Parmi eux, la firme de Janesville. Bien que l'année 1940 fût relativement calme, la ligne « Vacumatic » nécessitant peu d'interventions , Parker déployait une énergie formidable pour préparer le lancement d'un stylo révolutionnaire : le fabuleux «51».

Depuis les années 1930, presque toutes les encres du marché séchaient par évaporation. On parvint à accélérer encore ce processus, mais si le séchage était effectivement plus rapide sur le papier, il l'était aussi sur la plume... Parker mit alors au point une encre dont les excellentes capacités de séchage étaient dues à une pénétration accrue dans le papier : la « Quick-Ink », ou « High Velocity ». Cependant, les alcalis présents dans la formule endommageaient le pyrolène du corps du stylo, détériorant le sac à encre en caoutchouc. La société créa donc un corps dans une matière plastique très solide également utilisée dans les tourelles et les nez des bombardiers : la lucite. D'un point de vue esthétique, le nouveau stylo était doté d'une ligne intégrée et aérodynamique assortie au clip « Arrow » de Platt. Vus de profil, la section et le corps avaient la silhouette d'un chasseur à réaction, moins les ailes. Les parties fonctionnelles étaient recouvertes d'une section brillante et polie. La plume, tubulaire et carénée, était conçue pour éviter les taches sur les doigts et toute évaporation intempestive de l'encre. La pointe, taillée avec art, sans pleins ni déliés, glissait immédiatement à toute vitesse sur le papier.

Le « 51 » était équipé d'un système de remplissage de type « Vacumatic » : un diaphragme injectait   une   petite quantité d'encre   dans   le   barillet à chaque pression. En 1947, ce système  fut  remplacé par l'Aerometric, réservoir en plastique  transparent très solide. « Le stylo venu d'une autre planète », ainsi présentait-on le « 51 », si différent des stylos conventionnels. Son design dut beaucoup à l'influence de Moholy-Nagy, célèbre plasticien hongrois et professeur au Bauhaus, qui fonda l'Institute of Design de Chicago l'année même de la création du « 51 ».

1939 fut une année déterminante pour le choix du nom du nouveau stylo, puisque, cette année-là, Parker fêtait son cinquante et unième anniversaire. Le « 51 » inaugurèrent la série des numéros, qui avaient l'avantage de s'écrire de la même manière dans nombre de langues, permettant d'accéder plus facilement aux marchés internationaux.

Le stylo fut d'abord testé au Brésil, sans grand succès. Parker l'améliora encore, avant de le lancer aux États-Unis en 1941, au prix de 12,50 dollars. Plus de 250 000 dollars furent investis pour sa mise au point, ce qui à l’époque en faisait le plus important projet jamais entrepris par le fabricant.

. Le « 51 » fut le stylo le plus vendu au monde : 41 millions d'unités dans différentes versions entre 1941 et 1972, pour un chiffre d'affaires d'environ 400 millions de dollars. C'est avec un Parker « 51 », qui allait devenir un objet mythique et emblématique de l'après-guerre, que le maréchal

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