NOUVEAU MONDE ? WATERMAN HEMISPHERE SAPHIR NOCTURNE

Dans la famille Waterman, qui s'est malheureusement resserrée depuis la disparition de l'Edson, l'Hémisphère occupe une place d'entrée de gamme. Il existe depuis de nombreuses années mais évolue constamment pour proposer de nouvelles variantes. On le retrouve ainsi presque tous les ans dans « Le Stylographe » et 2016 n'échappe pas à la règle. Voici donc l'Hémisphère Saphir Nocturne, dont l'esthétique se raffine à mesure que les années passent.

L'Hémisphère est un stylo de taille assez modeste, plutôt féminin dans cette version Saphir Nocturne avec son corps en métal laqué gris-bleu et son capuchon ciselé et rhodié.

On retrouve le sommet du capuchon légèrement biseauté vers l'avant et le clip à deux branches, lointaine réminiscence du CF des années 1950. Un enjoliveur chromé se place à l'extrémité du corps et rappelle l'aspect brillant du capuchon.

Fermé, l'Hémisphère est à l'évidence monté en gamme. Ouvert (le capuchon étant à encliquetage), il révèle une section de résine noire brillante qui porte une assez petite plume en acier rhodié caractéristique des Hémisphères.

Même sur ce stylo assez modeste, le talent des femmes et des hommes des ateliers de Saint-Herblain se manifeste de façon évidente : la qualité de fabrication et la précision des ajustages sont au rendez-vous.

Même l'encliquetage du capuchon est rassurant et vous savez combien je suis en général peu enthousiaste à l'égard de ce mode de fermeture... Je percute une cartouche et l'encre ne tarde pas à parvenir à la pointe de la plume, épargnant ainsi à l'utilisateur l'insupportable séance d'amorçage qu'imposent certains stylos au processus de fabrication moins maîtrisé.

La plume remplit son office avec un réel talent !

Elle court sur le papier avec aisance et le flux est constant, quelles que soient les tortures que je lui inflige.

Je me surprends à glisser l'Hémisphère Saphir Nocturne dans la poche poitrine de ma chemise pour l'utiliser pendant deux jours et y trouver un réel agrément. Je constate au passage que l'équilibre en main et bon et, compte-tenu de sa taille, je n'hésite pas à poster le capuchon.

Avec un autre stylo testé dans ces pages, il me démontre également qu'un instrument fin peut être facilement utilisé par des scripteurs dotés de grandes mains.

Je dois avouer qu'il ne s'agit pas là d'une vraie découverte puisque les Waterman CF et autres Parker 75, très en vogue il y a quarante ans, étaient également des stylos de faible diamètre.

Cette nouvelle version de l'Hémisphère me donnera l'occasion de mettre en lumière ce stylo abordable aux qualités objectives.

JEAN BUCHSER

Extrait du numéro 51 LE STYLOGRAPHE

J