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25 décembre 2018

PELIKAN Histoire

Pelikan M 1005

L'histoire de l’entreprise débuta presque 90 ans avant le premier stylo plume PELIKAN, dans un petit village près de Hanovre. Le chimiste Cari Hornemann créa une entreprise de fabrication de peintures pour les artistes. À cette époque, les peintures anglaises avaient très bonne réputation parmi les peintres et étaient très demandées. Bien qu’au début du XIXe siècle la Grande-Bretagne et la principauté de Hanovre soient gouvernées dans une union personnelle, d’importants droits de douane étaient prélevés sur les importations de couleurs, ce qui les rendait très coûteuses. Cette situation fut à la base de l’idée commerciale de Hornemann. En tant que chimiste, il était persuadé de pouvoir fabriquer des peintures d’aussi bonne qualité. Les débuts furent difficiles, néanmoins les ventes progressaient lentement mais constamment.

En 1863 Günther Wagner entra dans l'entreprise en tant que chimiste et en prit la tête en 1871, année de la création de l’Empire prussien. Les premières succursales étrangères furent fondées en Autriche en 1877.

Sur ses tubes de peinture, Günther Wagner fit graver le pélican présent sur ses armoiries : c’était une promesse d’excellence. Ce fait montre à quel point il tenait à la qualité de ses peintures. PELIKAN est une marque déposée depuis 1878 et fait partie des plus anciennes marques allemandes. Même si le logo a été modernisé au cours du temps, la valeur symbolique est restée constante, et il fait assurément partie des labels les plus connus dans le secteur des peintures et des d’instruments d’écriture. A partir de 1882, l’entreprise « Günther Wagner », comme elle s’appelait encore à l’époque, proposa des peintures non toxiques pour les enfants. Les campagnes publicitaires auprès des enseignants permirent de les faire connaître et imprègnent aujourd’hui encore l'image publique de Pelikan.

En 1881, Fritz Beindorf entra dans l’entreprise en tant que commercial. Après son mariage avec la fille de Günther Wagner, Fritz Bein-dorf joua un rôle important dans la direction de l’entreprise. Après qu’en 1884 le courtier en assurance Lewis Edison Waterman eut obtenu un brevet pour le premier stylo plume vraiment apte à fonctionner, l’entreprise Günther Wagner commença rapidement la production d’encre pour les stylos plume. Déjà à l’époque ces encres étaient vendues avec une combinaison chiffrée comme nom commercial : la variété 4001 est aujourd'hui encore l’incarnation d’une encre de qualité. Les 90 premières années de l’histoire de l’entreprise furent marquées par la fabrication de peintures et d’encres, y compris l’encre de Chine.

Les gens furent donc surpris que l’entreprise Günther Wagner prenne le risque de mettre son propre stylo plume sur un marché déjà saturé. Le nouveau stylo plume devait donc présenter un excellent argument commercial pour avoir du succès. Les systèmes de remplissage existants sur le marché avaient tous leurs inconvénients spécifiques. Les stylos plume safety étaient fiables tant que l’étanchéité en liège n’était pas en bout de course de sa très courte vie et que le stylo plume était ouvert la plume vers le haut. Les stylos plume à tube d’aspiration avec leur pipette et distributeur d’encre quasi intégrés dans le corps du stylo souffraient surtout de la petitesse du réservoir. Si le sac n’était pas étanche, le résultat était tout aussi dévastateur que pour les stylos plume safety à l'étanchéité défectueuse. Un stylo plume visant à transformer le marché de fond en comble devait par conséquent éliminer tous les petits problèmes de conception émanant des stylos plume déjà existants. L’entreprise Günther Wagner ne travaillait pas vraiment sur ce sujet au début des années 1920. L’inventeur du premier stylo plume pratique jusque dans les détails fut l'ingénieur hongrois Theodor Kovâcs qui fit breveter sa découverte en 1923 et conclut un contrat de jouissance avec l'entreprise Moster Penkala Werke A. G. (Zagreb). Les retards dans la production et la commercialisation de ce brevet forcèrent Kovâcs à coopérer avec d’autres entreprises. Selon les récits de son épouse, Theodor Kovâcs rendit visite aux grands fabricants de stylos plume Montblanc et Soennecken qui montrèrent toutefois peu d’intérêt. Le fabricant d’encres et de peintures Günther Wagner fut le premier à voir dans ce brevet une chance extraordinaire. Le premier stylo plume Pelikan fut mis sur le marché en 1929 et connut un immense succès. Son avance technique était telle que ses principes de construction n’ont quasiment pas été modifiés à ce jour. La clé de l’innovation était le système de remplissage. Doté d’un piston différentiel, celui-ci montait et descendait grâce à un mécanisme à vis. Le stylo plume était conçu afin qu’en cas de défaillance de l’étanchéité du liège un autre système étanche puisse retenir l’encre. Dès le début on pouvait voir le niveau d’encre grâce à une fenêtre transparente, ce qui à l'époque des stylos plume à tube d’aspiration, était un avantage inhabituel mais très sensé. Vu qu’au début le design ne correspondait pas aux goûts en vogue, au cours des premières années de production, des bagues décoratives furent ajoutées sur le capuchon et celui-ci prit une forme légèrement conique. La collection de Pelikan avait aussi de gros avantages pour les revendeurs. Certains concurrents avaient à l’époque bien plus de 100 stylos plume différents au catalogue. En règle générale il existait un stylo plume particulier pour chaque taille de plume dans- chaque modèle. Afin de pouvoir offrir un choix pertinent à ses clients, le commerçant devait donc toujours avoir un très grand choix en rayon. Pelikan n'offrait qu'un seul stylo plume, une taille, deux couleurs mais en revanche un très grand choix de plumes. Vu que ces instruments d’écriture étaient fabriqués avec beaucoup de précision, le revendeur pouvait monter lui-même sur chaque stylo plume Pelikan la plume que souhaitait le client. Pour de nombreux instruments d’écriture de la concurrence cela n’était faisable qu’à l’usine en raison des habituelles tolérances de fabrication. Peu de temps après son entrée sur le marché, Pelikan élargit sa gamme. Tout d’abord, il proposa d’autres coloris puis l’offre fut complétée par des revêtements en métal.

En 1934 sortit sur le marché le stylo plume certainement le plus exceptionnel : le Pelikan ni Toledo, Son corps était en acier (contrairement à son successeur moderne dont le corps était en argent) et montrait des motifs de pélican gravés et martelés. Les bagues du capuchon étaient coordonnées et un bec de pélican était gravé sur l’agrafe, ce qui différenciait de capuchon de tous ceux de son époque. On n’avait pas pour autant renoncé au principe de ne proposer qu’un modèle de stylo plume. Les stylos plume ne se différenciaient en fait que par les revêtements de couleurs différentes sur les corps et le cas échéant par le matériau du capuchon. Pendant plus de huit ans, les stylos plume restèrent presque inchangés. Seules quelques améliorations de points de détail furent apportées, tant au niveau de la technique que du design. Vu que ces différences sont bien documentées dans les archives incroyablement complètes de l’entreprise Pelikan, on peut déterminer aujourd’hui d’une façon inhabituellement détaillée les périodes de production des différentes variantes. Un véritable coup de chance pour tous les enthousiastes collectionneurs de Pelikan. Un Pelikan 100 n’était pas particulièrement peu coûteux avec son prix de 13,50 Reichsmark. C’est pourquoi on compléta la collection avec des modèles ayant un système de remplissage plus simple. Ils portèrent le nom de « Rappen ». Le Pelikan 100 N, successeur du Pelikan 100, fut présenté en 1937. Le « N » correspondait à « nouveau ». Mais ce stylo plume ne présentait pas tant de nouveautés : il était légèrement plus grand et plus gros et son design était un peu plus dans l’air du temps. D’importantes modifications techniques n’étaient pas nécessaires en raison de l’excellence de la fabrication. La guerre entraîna aussi des restrictions pour la production de stylos plume. Dès 1938 la production de plume d’or fut interdite dans le cadre de l’exploitation des matériaux du Reich. Pour la fabrication de plumes, quelques fabricants, dont Pelikan, se rabattirent alors sur le palladium, matériau n’ayant pas moins de valeur et appartenant au groupe du platine. Ce métal est néanmoins nettement plus cassant, c’est pourquoi de nombreuses plumes en palladium présentent des fissures. Dès 1939 une loi mit fin à cette phase. Ensuite, tous les stylos plume pour le marché national furent équipés de plumes CN (chrome-nickel). Dans ses publicités, Pelikan s’efforça de persuader ses clients des avantages de la plume d’acier par rapport à la plume d’or « anachronique ».

A partir de 1943, l'Etat limita fortement la production pour le pays et l’interdit totalement en 1944. Par chance, l’usine Pelikan ne fut pas trop endommagée durant la guerre. Malgré tout, il fallut attendre 1947 pour que la production de stylos plume reprenne suffisamment afin de permettre aux clients allemands d’acheter des stylos à plume d’acier. En 1950 sortit sur le marché le stylo plume qui devait devenir un synonyme de stylo plume Pelikan pour les 50 années à venir : Le Pelikan 400 au corps transparent rayé de vert avec l’agrafe en forme de bec (à ne pas confondre avec son successeur moderne le M 400). Le design de son corps permettait de voir à tout moment le niveau de l’encre et ce sans presque s’en apercevoir. Tout comme le Rappen était le modèle d’entrée de gamme inférieur au Pelikan 100, à partir de 1952 le Pelikan 140 fut le modèle peu coûteux correspondant au Pelikan 400, Celui-ci fut immédiatement proposé dans plusieurs coloris. En 1955 sortit pour la première fois sur le marché un stylo plume spécialement conçu pour les écoliers : le Pelikan 120, La conception de ce stylo plume ne montrait en aucune façon qu’il s’adressait à ce groupe cible. Cela tenait uniquement à son apparence. La combinaison de couleurs vert/noir avec une plume d’acier dorée n’exista que pour ces stylos plume. En 1956, le Pelikan 400 fut remplacé par le Pelikan 400N, légèrement plus conique ; à la fin de la même année, le Pelikan 400NN prendra sa place. En 1958, le pi avec une plume encastrée fut mis sur le marché. Ce design avait déjà été proposé par Parker dès 1939. Toutefois le P 1 réunissait les caractéristiques de trois nouveaux brevets provenant encore une fois de l’atelier de Theodor Kovâcs. Entre autres, un conduit d’alimentation amélioré rendait le P 1 encore plus sûr quant aux taches. En i960, Pelikan proposa le Pdikano, un stylo plume s’adressant réellement aux écoliers. Il ressemblait au P 1 mais possédait également des suggestions provenant d’une grande enquête menée auprès des enseignants. Parmi ces adaptations, on trouvait le capuchon incassable en aluminium, les cartouches, qu’on a facilement sous la main, et la combinaison de couleur bleu-argent. En 1991, Pelikan devient le premier concurrent de Geha et réalise la plus grande partie de son chiffre d’affaires avec les stylos plume destinés aux écoliers. Avec Le Pelikano le stylo plume à cartouche entama sa marche triomphale qui alla tellement loin qu’aujourd’hui, la majorité des gens considèrent les stylos plume à cartouches comme quelque chose de normal et les stylos plume à piston comme une exception ; alors que c’était justement l’inverse jusque-là. La publicité télévisée utilisée pour la première fois aida au succès du Pelikano. Dans les années qui suivirent, le Pelikano fut légèrement modifié ; dans le détail il ressemblait à l’aspect actuel du stylo plume pour adulte. Les caractéristiques combinaisons de couleurs, un corps rouge ou bleu et un capuchon argenté, furent toujours conservées. En 1979, la toute nouvelle série Signum fut mise sur le marché. Très effilée, cylindrique et métallique, cette nouvelle collection correspondait aux goûts de l’époque. Dans les années i960, l’industrie du stylo plume souffrit du succès du stylo bille. Pelikan lui-même ne fut pas touché dans une grande ampleur car les stylos plume étaient toujours une gamme de produits parmi beaucoup d’autres. Au début des années 1980, on retourna lentement vers les sensations découlant de l’écriture au stylo plume. C'est pourquoi en 1982 Pelikan proposa un instrument d'écriture quasi similaire au modèle de 1950 : le M400 noir et vert. Vu que ce stylo plume se vendit bien, il devint la base d’une nouvelle collection qui fut bientôt déclinée vers le bas (M100, M200, M250, M100) et vers le haut (M600, M800, M1000). Aujourd’hui, cette forme sert de design de base aux stylos plume Pelikan

A partir de 1993, Pelikan suit également la mode de produire des variantes en nombre limité. Cela commença par le Blue Océan bleu transparent. Puis d’autres modèles suivirent à un an d’intervalle. Certains furent fabriqués spécialement pour le marché asiatique et chaque fois dans une quantité portant chance, à savoir 888 exemplaires. Il y a également eu des éditions limitées pour des événements historiques particuliers : par exemple les mille ans de l’Autriche et les stylos plume pour l’Expo 2000 à Hanovre.

À partir de 1997, Pelikan mit sur le marché des répliques de ses plus beaux et plus désirables stylos plume : des variantes du modèle 100 avec un corps en or, entièrement plaqué or blanc, Toledo ou bien marbré vert ou bleu. À côté des éditions limitées, une multitude de fabrications spéciales sur un thème (par exemple la collection Stàdteserie) vise les goûts spécifiques des clients.

Depuis maintenant presque 80 ans, Pelikan fabrique des stylos plume dont le design de base a globalement été peu modifié. En raison de la qualité et de la constance des stylos plume Pelikan, ceux-ci font, ajuste titre, partie des classiques au sein des instruments d’écriture de grande valeur.

Extrait de « La Culture de l’écrit »

BARBRO GARENFELD et DIETMAR GEYER

Aux Editions H.F. ULLMANN

 

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