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Espace Ecriture
17 février 2019

Entrez dans la légende Namiki

NAMIKI

Ne vous fiez pas à l’apparence modeste de ce petit bâtiment de briques. Situé au sein de l’entreprise Pilot corporation, à Hiratsuka, cet édifice d'un intérêt historique et culturel inestimable abrite des trésors. D'une part, des artisans qui y perpétuent depuis plus de quatre-vingt-dix ans l’art du maki-é et déclinent à l’infini ses inépuisables possibilités. D'autre part, de sublimes exemples de leur art et de celui de leurs illustres prédécesseurs. Rénové à l’identique en janvier 2015, l’atelier Namiki est devenu un musée vivant car c’est là que s’est écrit et que s’écrit encore l’histoire prestigieuse de Namiki.

UNE QUALITÉ DE LAQUE PROCHE DE LA PERFECTION

Il y a environ quatre-vingt-dix ans, face à l’inconvénient des corps de stylo en ébonite dont la qualité se détériorait avec le temps, Namiki créa une équipe de chercheurs pour surmonter ce problème. Puisant dans leurs traditions ancestrales, ils décident d’utiliser la laque Urushi, une laque rare et exceptionnelle connue pour ses qualités de résistance, pour recouvrir le corps des stylos d’une couche protectrice et attractive.

L’INFINIE RICHESSE DU MAKI-É

Pour se distinguer de la concurrence occidentale des stylos à plume de luxe, dont les corps métalliques étaient décorés de dessins et de gravures élaborés, Namiki choisit la technique décorative traditionnelle millénaire du Maki-é. Un procédé à mi-chemin entre travail artisanal et expression artistique qui requiert une dextérité et une patience exceptionnelle pour assurer un délicat processus de laquage répété inlassablement et permettant une variété de décors inépuisable. Il va sans dire que cela prend du temps, certains motifs nécessitant jusqu’à sept mois d’élaboration...

LA MAGIE DE L’UNIVERS CULTUREL JAPONAIS

Mais la touche finale qui donne aux stylos Namiki leur charme unique, c'est sans nul doute l’inspiration de ses décors. Depuis sa création, la marque ne cesse d’étonner les Occidentaux en déclinant des thèmes propres à sa culture si raffinée : histoire, mythologie, astrologie, objets et fêtes traditionnelles, littérature, contes, etc., avec une poésie qui a fait entrer la marque dans un univers à part.

NAMIKI ET LE MOUVEMENT KOKOKKAI

Créé autour de Gonroku Matsuda, considéré comme le plus grand maître de tous les temps dans l’art du Maki-é, le groupe d’artisans Kokkokai a été formé pour la recherche, le développement et le perfectionnement de la qualité des stylos à plume maki-é de Namiki. Kokkokai signifie lumière de la nation, qualificatif donné par le fondateur de Namiki au Maki-é ! Kokkokai réunit des artisans de Pilot et des artisans extérieurs. Chaque membre emploie des techniques différentes mais tous ont la même vision de l’élaboration et de la poursuite constante d’un art traditionnel et d’un artisanat.
La technique de l’artisan Kokkokai se transmet de génération en génération. Gonroku Matsuda, qui a su adapter les techniques ancestrales du Maki-é à son époque, a été reconnu de son vivant et il a obtenu de nombreuses distinctions, dont le titre suprême de «Trésor national vivant».

L’ATELIER DE MAKI-É TRANSFORMÉ EN MUSÉE

La première production de Maki-é commence en 1924 à Ootsuka, où est située la Namiki Manufacturing Company (précurseur de Pilot Corporation). Le groupe artisanal Kokkokai est fondé en 1931. En 1948, Pilot ouvre le site d’Hiratsuka car, du fait de la guerre, l’usine d’Ootsuka ne peut plus être utilisée. L’atelier de Maki-é est alors installé dans cet ancien arsenal de la marine qui date de l’ère Taisho. Cet édifice, héritage culturel historique, a été récemment rénové tout en conservant son aspect d’origine. L’enseigne de l’entrée est en érable massif acer mono. Les lettres en japonais et en écriture romaine ont été écrites à la main par Yoshiaki Taguchi, artiste Urushi et conseiller spécial de Kokkokai. Plus de 100 stylos à plume Maki-é, coffrets laqués, cadres et affiches de 1925 (fin de Père Taisho) y sont exposés. On peut y admirer quatre œuvres de Hyakusen Murata, Yoshiaki Taguchi et Kyusai Yoshida, piliers du mouvement Kokkokai, exposées en tant que « patrimoine artisanal ». Des stylos à plume maki-é et des coffrets à papier créés par Yoshikuni Taguchi (détenteur d’un titre de mérite culturel pour le Maki-é et lui aussi nommé Trésor national vivant) et Naoji Terai sont aussi présentés ainsi qu’un coffret à stylo conçu par Fumio Mae, détenteur d’un titre de mérite culturel pour le Chinkin. A l’intérieur, des dessins originaux datant d’avant-guerre sont affichés au mur. C’est là également, dans l’atelier adjacent «Koubou Kokko », que travaillent toujours les artisans qui décorent les stylos à plume Maki-é.

LES STYLOS NAMIKI ABORDENT LE MARCHÉ OCCIDENTAL

Dès 1925, les premiers stylos Namiki à plume Maki-é à peine achevés, les deux fondateurs entament un voyage vers les pays occidentaux pour développer leur marché. L'engouement est immédiat ! La même année, ils reçoivent une commande d'une grande firme de Londres et, en 1926, un bureau est ouvert sur Bishopsgate Street à Londres.

En 1930, un contrat est signé avec Alfred Dunhifl et les stylos Namiki se vendent à grande échelle dans les capitales comme Londres, Paris ou New York sous la marque Dunhill-Namiki.Très vite, ils parviennent à se faire une place majeure à travers le monde auprès des connaisseurs et des collectionneurs

LES ARTISANS NAMIKI

 Beaucoup d’artistes sont ponctuellement sollicités par Namiki mais seul trois d’entre eux travaillent en permanence dans son atelier Monsieur Seiki Chida, dont la signature est illisible en occident, vient d’Akita. Lors de ses études, il se spécialise dans l’art du laqué et de l’artisanat. Il a été présenté à Pilot par son ancien professeur, Suetoyo Ishizuka, formé par Gonroku Matsuda à l’école des Beaux-Arts de Tokyo (Tokyo Bijutsu Gakko).

Fondée par l’Etat en 1887, c’est la première institution au japon à former des artistes et des enseignants en art.

Un de ses plus fameux diplômés est Taikan Yokoyama (connu pour avoir participé à la création de la technique de peinture japonaise « Nihonga »). On lui doit le Yukari Namiki « Hummingbird », les éditions limitées Namiki «Dancing Beauty, Dunhill-Namiki «Kingfisher», Namiki «Ours Polaire» et celle du 95' anniversaire de Pilot, «Nobori Ryu».

 Monsieur Michifumi Kawaguchi, dont la signature est {ÉTÉ, est originaire d’Ishikawa. Son grand-père était un artisan de Maki-é membre de Kokkokai. C’est en observant le travail de son grand-père durant son enfance qu’il a voulu devenir un artisan de Maki-é. Diplômé de l’école de Tsurugbi en 1990, il devient l’élève de Yubo Ysuboi et entre comme artisan chez Pilot en 1997.11 a signé l’édition limitée Namiki «Goose and Pink Flower», les Yukaris Royale Namiki «Night Scene of Pavilion»,«Kingfisher» et «Fall Flowers» ainsi que les éditions limitées Namiki «Butterfly and Chrysanthemum»,Namiki « Setsugekka », Namiki «Yabusame» et Namiki «Kabuto».

Madame Misa SeSd, première femme à faire partie des artisans Namiki, entre d’abord au département « Bijouterie » de Pilot avant d’intégrer l’atelier de Maki-é. Née à Kanagawa elle a posé sa signature, HÉ, sur le zodiaque Namiki «Sheep» et le Yukari Royale «Tabane Noshi».

Extrait du n° 49 du STYLOGRAPHE

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