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Espace Ecriture
7 janvier 2019

ECRITURE : L'encrier dans la plume

5 L'encier dans la plumeBrevet de la plume sans fin de Nicolas Bion (1707)

Le souci de donner une réserve d’encre à la plume est aussi vieux qu’elle. Petite tige de roseau arrachée au marais, aile fragile de l’oiseau, toujours, elle rêva d’autonomie, de rompre ce mariage forcé avec l’encrier, abreuvoir tyrannique qui la retenait au bercail, elle qui, dans ses grands jours, écrivait la liberté. La libération fut bien longue à venir

Dès l’Antiquité, des calames sont bourrés d’étoupe imbibée d’encre, et plus tard le canon des plumes d’oie subit le même sort. Le souci de donner une réserve d’encre à la plume est aussi vieux qu’elle.

Au 17° siècle, on ne compte plus les esprits qui s’attaquent au problème et façonnent des plumes métalliques à réserve d’encre. En 1657, des plumes réservoirs permettaient d’écrire une douzaine de feuille de papier. En 1707, Nicolas BION, ingénieur du roi Louis XIV pour les instruments de mathématiques, dépose le brevet de la plume sans fin. Son principe allait être utilisé durant près d’un siècle. Son fonctionnement : le corps creux faisant fonction de réservoir d’encre, étant obturé à l’une de ses extrémités par un bouchon en liège tandis que l’autre comportait un petit tuyau sur lequel venait se visser une plume d’oie. Le tout était surmonté d’un capuchon dans lequel se trouvait un fin dispositif qui empêchait l’encre de fuir par le tuyau. Plus tard, certains modèles forent équipés d’une plume d’acier. Pour utiliser ce porteplume, il suffisait de retirer le capuchon et de secouer l’instrument à chaque fois que l’on avait besoin de faire passer de l’encre du réservoir vers la plume, par l’intermédiaire du tuyau

Au 19° siècle, la quête se poursuit, devient même frénétique, les brevets se multiplient. Les instruments proposés commencent à ressembler à ce qu’aujourd’hui nous appelons des stylos.

Les systèmes d’alimentation sont plus ou moins ineptes. Parfois d’une redoutable simplicité : il faut secouer l’instrument pour faire descendre l’encre, mais rien n’est prévu pour pallier un débordement intempestif. Fort de cette constatation, on imagine de bourrer le corps d’une matière spongieuse, poreuse ou fibreuse qui ralentit l’écoulement, mais n’assure en rien une alimentation régulière. Enfin il y a tous les systèmes s’inspirant de la plomberie ou de l’hydrodynamique : valves, clapets, robinets, ces derniers pouvant être deux, un pour l’encre, l’autre pour l’air. Dans cette avalanche dérisoire, deux méthodes d’appel d’encre méritent d’être distinguées.

L’une s’effectue par pression du doigt sur un diaphragme ou un sac en caoutchouc, l’autre par le biais d’un piston.

 

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