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Espace Ecriture
29 décembre 2018

LE STYLO A PLUME : Un réservoir d'innovations ?...

Le stylo plume réservoir d'innovation

« Le stylo qui ne tombe jamais en panne sèche ! Parce qu’il se remplit quand on ne s’en sert pas »

C'est le slogan d’une publicité de 1935 qui met en scène Iris Adrian, une actrice américaine de la Paramount vantant les mérites d’un stylo à plume. Iris Adrian a visiblement épilé ses sourcils et les a redessinés avec un stylo de maquillage... Alors qu’elle brille de toute la splendeur de ses 23 ans, elle fait cette année-là les délices d’un congrès national des inventeurs qui se tient à Hollywood. L’innovation dont elle est l’ambassadrice est un peu limite : le stylo est plongé dans un réservoir lorsqu’il ne sert pas et il s'y remplit sans doute par capillarité...

L’homme a mis cinq millions d’années pour apprendre à écrire et quatre mille ans avant que l’écriture ne devienne, grâce au stylo à plume, l’art de la caresse et du baiser de l’encre de la plume sur le papier.

Après que l’écriture n’a été si longtemps que l’art de griffer ou de gratter pour des Occidentaux qui méprisaient l’art d’écrire au pinceau, le stylo lui injecta cette sensualité dont 45 Etats des Etats-Unis et la Finlande voudraient aujourd’hui nous priver en condamnant les écoliers du futur aux seuls amours virtuels du clavier avec l’écran...

Qui se souvient du fait qu’Abu Tamim Ma’ad al-Mu’izz Li-Dinillah, un imam du XX' siècle fondateur de la ville du Caire, se fit fabriquer un porteplume à réservoir qui ne tâchait ni ses mains si ses vêtements et pouvait être retourné sans fuir ? Qui rappelle que le grand Léonard de Vinci dans le Codex Atlanticus, composé entre 1478 et 1518, représente le schéma d’un tube réservoir terminé par une pointe pouvant servir à l’écriture ?

Qui oublie que, dès 1636, Daniel Schwenter, dans son Delicia Physic-Mathematicae, décrit un stylo fait de deux pennes de plumes d’oiseau, l’une servant de réservoir pour l’encre de l’autre ? Que, dès cette époque, bien que le mot stylo n’ait pas encore été inventé, un fantasme commençait à courir : celui d’une «plume sans fin», d’une «plume perpétuelle» ou d’une «plume éternelle» !

En 1663, l’anglais Samuel Pepys fait référence dans son célèbre journal intime à un porteplume en argent à réservoitr. La plume évolue en 702 grâce au brevet de Nicolas Brion, l’ingénieur de Louis XIV. De son côté, le porte-mine apparait, breveté en 1822 PAR LES Anglais Sampson Mordan et Gabriel Riddle. Le porte plume continue visiblement à muter en 1827 avec le Roumain Petrache Poenaru.

Ce mathématicien dépose à Paris le brevet de plume portable sans fin, qui s’alimente elle-même avec de l’encre. Dans le même temps, entre 1820 et 1840, la plume métallique s’impose, le porte-plume avec elle. A partir de cette date il faut compter avec le Français Jean-Benoît Mallat ; en utilisant les plumes métalliques de son époque, notre horloger se rend compte qu’il reste à résoudre trois problèmes : la corrosion de l’acier au contact de l’encre, le manque de souplesse de la plume et l’autonomie insuffisante d’écriture entre une prise d’encre et la suivante. Dès 1842, il dépose le brevet de sa «plume inusable» réalisée en or,qui rend l’instrument non oxydable et plus flexible. Une nervure sous la plume consolide la pointe et fait fonction de réservoir pour l’encre.

En 1864, jean Benoît Mallat dépose le brevet de son Siphoïde, véritable ancêtre du porte plume réservoir : probablement le premier instrument d’écriture équipé d’un réservoir produit et commercialisé à une certaine échelle.

En 1867, Mrs Klein et Wynne déposent à leur tour un brevet de réservoir d’encre situé dans le manche du porte- plume. À partir de là c’est le feu d’artifice de l’innovation pour le stylo à plume : que n’a-t-on pas inventé ou perfectionné entre 1880 et 1920, sachant qu’il s’agit surtout pendant cette période, de fiabiliser et de faciliter l’alimentation et le remplissage du stylo avec son encre...

Le 12 février 1884, l’Américain Lewis Edson Waterman dépose le brevet du premier conduit d’alimentation fiable. Le véritable stylo à plume vient de naître. Son corps sert encore de réservoir. Il faut le remplir avec un compte-gouttes. Deux ans après qu’un autre Américain, John J. Loud, a conçu l’idée du stylo à bille sans pour autant la réaliser, Eagle invente en 1890 la cartouche de verre puis l’abandonne. On a souvent raison trop tôt. Waterman ne reprendra l’invention qu’en 1936.

En 1894, Parker invente le Lucky Curve, le conduit de sécurité qui renvoie l’encre dans le réservoir et non dans le capuchon du stylo. En 1896, Morris W. Moore fait breveter la plume rentrante coulissante, qui servira aux Safety dix ans plus tard. En 1897, le joaillier Roy Conklin invente le stylo à remplissage automatique : le Crescent Filler. Ce n’est plus l’encre qui va au stylo, c’est le stylo qui aspire l’encre, lors du remplissage, au moyen d’un croissant qui comprime une vessie de caoutchouc et qui est tout de même plus gracieux qu’une pièce de monnaie glissée dans la fente du stylo. En 1899, Parker invente le jointless Pen : le conduit n’est plus vissé au corps du stylo mais s’y insère par friction.

En 1906, Waterman invente le Safety Pen, stylo à plume rentrante et à mécanisme hélicoïdal. En 1907, Parker invente le capuchon à agrafe rentrante.

En 1908, Sheaffer, qui n’a plus envie d’utiliser un compte-gouttes ou une pièce de monnaie pour remplir le réservoir du stylo, invente le levier.

A partir de là c’est le feu d’artifice de l’innovation pour le stylo à plume : que n’a-t-on pas inventé ou perfectionné entre 1880 et 1920, sachant qu’il s’agit surtout pendant cette période, de fiabiliser et de faciliter l’alimentation et le remplissage du stylo avec son encre... Le 12 février 1884, l’Américain Lewis Edson Waterman dépose le brevet du premier conduit d’alimentation fiable. Le véritable stylo à plume vient de naître. Son corps sert encore de réservoir. Il faut le remplir avec un compte-gouttes. Deux ans après qu’un autre Américain, John j. Loud, a conçu l’idée du stylo à bille sans pour autant la réaliser, Eagle invente en 1890 la cartouche de verre puis l’abandonne. On a souvent raison trop tôt.

Waterman ne reprendra l’invention qu’en 1936. En 1894, Parker invente le Lucky Curve, le conduit de sécurité qui renvoie l’encre dans le réservoir et non dans le capuchon du stylo. En 1896, Morris W. Moore fait breveter la plume rentrante coulissante, qui servira aux Safety dix ans plus tard.

En 1897, le joaillier Roy Conklin invente le stylo à remplissage automatique : le Crescent Piller. Ce n’est plus l’encre qui va au stylo, c’est le stylo qui aspire l’encre, lors du remplissage, au moyen d’un croissant qui comprime une vessie de caoutchouc et qui est tout de même plus gracieux qu’une pièce de monnaie glissée dans la fente du stylo. En 1899, Parker invente le Jointless Pen : le conduit n’est plus vissé au corps du stylo mais s’y insère par friction.

En 1906, Waterman invente le Safety Pen, stylo à plume rentrante et à mécanisme hélicoïdal. En 1907, Parker invente le capuchon à agrafe rentrante.

En 1908, Sheaffer, qui n’a plus envie d’utiliser un compte-gouttes ou une pièce de monnaie pour remplir le réservoir du stylo, invente le levier.

En 1912, Parker invente le capuchon de sécurité hermétique, le Jack Knife Safety Pen. En 1914, Parker invente le Trench Pen pour les soldats au front : ils vont pouvoir utiliser l’encre en comprimé. En 1916, Parker invente l’agrafe à rondelle, qui permet d’enfoncer le stylo dans une poche jusqu’au bout : rien ne dépasse. Il invente la même année le remplissage par bouton, qui comprime le ressort et le réservoir du stylo.

En 1920 Sheaffer invente, pour les beaux stylos à plume comme le nouveau Lifetime, le principe de la garantie à vie. A partir de 1921, l’innovation se déchaîne dans le domaine de l’esthétique et de l’apparition de modèles mythiques. Parker invente le Duofold en 1921. Waterman lance les Ripples, stylos en ébonite gerbée en 1923. Montblanc invente le Meisterstück en 1924, alors même que Sheaffer lance les stylos en radite, Celluloïd ancêtre du plastique. Après la généralisation du Celluloïd en 1927, Wahl lance les Gold Seal en 1928, Waterman crée le Patrician en 1929 alors même que Pelikan invente un stylo à piston et à hélice. En 1929, Sheaffer lance la ligne Balance aux stylos de forme fuselée. Alors que Conklin invente le Nozac, stylo sans sac, à corps transparent et à remplissage par piston, en 1931, Wahl lance les Doric. Parker invente le Vacumatic, stylo à piston sans caoutchouc, en

1933 et Montblanc lance son stylo à piston en 1935.

Ensuite le rythme de l’innovation ne faiblit pas : jif- Waterman relance le stylo à cartouche en 1936, deux ans avant que le journaliste hongrois Lâszlô Birô invente réellement le stylo à bille en 1938, en améliorant l’idée conçue en 1888 par John J. Loud avec l’aide de son frère chimiste ; il améliore les trois axes de l’idée de base : l’encre, la bille et le dispositif d’alimentation ! Sheaffer lance le Crest, premier stylo à capuchon métal et à corps en plastique en 1939. Eversharp lance ses Skyline en 1941, à l’époque où Parker invente le Parker 51, son fameux stylo à plume carénée. Sheaffer invente le Triumph, stylo à plume circulaire en 1942. Sheaffer invente le Snorkel, stylo à remplissage par périscope en 1952. Waterman invente le CF stylo avec cartouche en plastique en 1953. Parker lance son 61, stylo à remplissage capillaire en 1955. Dans les années soixante, les Japonais prennent la main : le stylo feutre est créé par une firme japonaise Pentel en 1963 et Pilot invente le Capless en 1964 : un stylo dont la plume rentre et sort comme celle d’un stylo à bille ! C’est un Américain, Paul C. Fisher qui invente le stylo à bille «anti-gravité» en 1965 : un stylo produit par la Fisher Space Pen Company qui, utilisable en apesanteur, à l’envers, sous l’eau, sur matériaux mouillés ou gras, dans n’importe quelle position et à des températures extrêmes, va devenir le stylo de l’espace et des astronautes. Parker lance en 1970 le Tl Titane, avec sa plume solidaire du corps, avant que Parker n’invente le roller en 1981.

Le stylo à plume n’est donc pas seulement un réservoir de création littéraire.

Né de l’innovation, il ne vit que par elle...

Mais alors, quelles sont les grandes innovations des grandes firmes de stylos à plume depuis trente-cinq ans ?

Les innovations d’aujourd’hui ne portent-elles pas surtout sur le design, sur les matières des plumes et des corps, sur la conception de séries limitées, plus que sur l’évolution technologique ? Faute de véritables innovations techniques, les grandes marques n’ont-elles pas eu tendance au remake des stylos mythiques (Duofold, Patrician, Parker 51,

Onoto Magna, à la reproduction ou à la modernisation de leurs modèles mythiques ou encore aux gadgets ? Il est intéressant de constater la façon dont Pilot a su faire évoluer et moderniser ses modèles Capless depuis cinquante ans avec le Decimo et le Fermo.

Mais n’a-t-on pas tout inventé entre 1880 et 1980 ! Que peut-on citer de nouveau depuis trente ans ? Pas grand chose : l’utilisation de nouveaux matériaux, les « matériaux technologiques» comme la céramique technique, le titane, les aciers modernes ou la fibre de carbone. Ces matériaux présentent en général une grande solidité alliée à une impressionnante légèreté (titane ou fibre de carbone). C’est Parker qui a ouvert la voie en 1970 avec le célèbre Tl, en titane, dont la production a été interrompue dès 1971 après la production de 104 000 exemplaires pour le monde. L’usage de ces matériaux technologiques parfois issus des applications spatiales s’est multiplié, même s’il est souvent réservé aux séries limitées.

Il faut évoquer de nouveaux alliages comme le palladium ainsi que des recherches et des innovations dans le domaine des encres, encres en gel, encres écologiques...

 L’ère du jetable a engendré des stylos à plume jetables, à l’exemple de certains téléphone portables, des briquets, des rasoirs et de bien d’autres accessoires. Pilot a réalisé dans ce domaine le V-Pen Silver, un stylo plume jetable à encre liquide de grande qualité dont la plume est loin d’être ridicule : il brille par la souplesse de son tracé, l’intensité de ses couleurs et son débit d’encre parfait. Il faudrait citer Bic, qui a conçu un stylo à plume rétractable, Turn and Up - lui aussi rechargeable - pour les jeunes...

En 2011, la firme Parker a revendiqué « l’innovation », la «révolution» du siècle... Elle a lancé son modèle

Pentel, de son côté a conçu en 1993 des stylos avec une plume en plastique dont la douceur d’écriture est fort agréable. La plume plastique en polyacétal du modèle Tradio, si caractéristique, reste, à ce jour, une exclusivité de Pentel et le Tradio est rechargeable.

Ingenuity, basé sur la technologie Parker 5 TH, ainsi nommée car elle propose un cinquième mode d’écriture radicalement innovant par rapport aux stylos plume, stylos-bille, rollers et porte-mines. Le secret du Parker Ingenuity, qui affirmait renouveler le monde de l’écriture ? Une pointe fibre distribuant l’encre sur le papier, cachée sous un enjoliveur en forme de plume.

L’Ingenuity est en fait un stylo hybride qui a le look d’un stylo plume sans en être un et qui donne une sensation étrange de légèreté et de fluidité, caractérisée par une glisse assez délicieuse sur le papier. Une encre au rend intense et net, conçue pour éviter les tâches. La technologie 5TH est censée prévenir toute fuite liée à la pression, aux impacts ou aux changements de température.

Pour réactualiser ses stylos à plume rentrante Montblanc s’est décarcassé avec son Bohème à plume rétractable, avec son Anniversary Edition et surtout avec le modèle Héritage 1912, sorti en 2013, innovant dans les systèmes de plume et d’alimentation par piston. L’originalité de ce stylo repose sur son mécanisme de vis à deux crans, qui commande sa plume rétractable, ainsi que le remplissage de son piston. Le fait de tourner l’embout du stylo fait entrer et sortir la plume et, une fois celle-ci sortie, tirer sur cet embout permet d’actionner le piston.

En matière d’innovation, il serait injuste d’oublier un phénomène à la française : le créateur Jean Pierre Lépine. Située dans le Haut-Jura, son entreprise familiale développe et fabrique des instruments d’écritures, des couteaux, des montres automatiques et des lunettes depuis cinq générations.

Jean Pierre Lépine sait à ravir concevoir des designs inventifs et utiliser des matériaux de qualité pour des pièces usinées dans la masse comme le laiton, l’inox, l’acétate ou encore différents types de bois.

Comment ne pas citer les mythes que constituent déjà ses modèles Hommage au Titanic, Cybergraph et Graphyscaf ?

Achille Fournier, celui qu’on appelait le prince de la faluche (la coiffe traditionnelle des étudiants de France qui a remplacé la toque datant du Moyen Âge) était né, cela ne s’invente pas, à Saint-Romain-de-Benêt en Charente-Maritime.

Cet instituteur à la retraite était inventeur, violoniste, poète, savant et bon vivant. Il eut des inventions sérieuses, comme une pince à manipuler les lames de rasoir ou son fameux Flottor, un hydrocyle démontable inauguré sur le plan d’eau du jardin public à Bordeaux, et des inventions farfelues comme le « repto-dacto », un stylo-plume à trois lames décalées conçu pour faciliter la tâche aux cossards condamnés aux 100 lignes. Je laisse ici de côté la règle à trous, le cinéma en relief, l’enfile-aiguille, l’empêche-fumée de cheminée, l’harmoniseur de violon et de saxo... Seize inventions, dont la moitié brevetées. La CIA de la grande époque a elle aussi débordé d’idées saugrenues pour fabriquer des armes sophistiquées, mais inefficaces, comme le cigare imbibé de poison ou un stylo contenant de l’encre toxique, ou encore des chaussures remplies de thallium censées faire tomber la barbe de Fidel Castro, histoire de casser l’image du dictateur cubain.

Curieusement, le secteur le plus innovant en matière de stylos est celui des gadgets en tous genres : stylo à prise USB, stylo laser, stylo pour tablette informatique ou pour écran de téléphone mobile. Si vous feuilletez des catalogues de gadget vous trouverez le stylo décapsuleur (I), le stylo rouge à lèvres (2) ou le stylo gant de boxe (3) et ses arguments «percutants» : «Monté sur ressort, son gant de boxe se déploie à plus de 25 cm pour toucher qui vous voulez ! » Le gant revient automatiquement vers le stylo car il est attaché à un élastique. Il y a aussi le stylo qui vole leur couleur aux objets : Jw Park, un designer coréen, a créé un stylo-feutre capable de reproduire n’importe quelle couleur sans aucune difficulté. Nommé Color Picker (4), ce stylo est muni d’un scanner qui détecte le coloris des objets. Vous rapprochez le scanner d’un objet, vous appuyez sur le bouton et la couleur de l’objet est affichée sur le corps du stylo- feutre. Color Picker possède des mini-cartouches RVB (rouge, vert, bleu) et une pointe à bille. Parmi les stylos gadgets ou les porte stylos, il y a parfois des accessoires de très mauvais goût : par exemple, «le cadeau idéal pour les hommes qui travaillent dans un bureau », ce porte stylo insolite, « Dead Fred » (5). « Dead Fred est un porte stylo insolite à mi-chemin entre la poupée Vaudou et le porte stylo ; en plus d’être fonctionnel il est design et amusant», nous dit l’argumentaire commercial. « Imaginez-le, trôner sur votre bureau sous les yeux de vos collègues et surtout de votre supérieur, après cela, qui osera vous contredire ou s’opposer à vous lors d’une réunion !» «N’ayez pas peur de faire des démonstrations aux collègues récalcitrants qui ne vous respectent pas, c’est simple : invitez-les dans votre bureau et «assassinez» Fred sous leurs yeux, il y a de grandes chances que cela ait son petit effet et qu’ils vous laissent tranquille. De plus Fred ne risque plus rien puisqu’il est déjà «mort» ! Vous pourrez aussi vous servir de Dead Fred comme exutoire après une réunion un peu difficile, surtout si vous avez un surplus de colère.» Le vieux punching bail est bien loin ! Je vous fais à peine grâce ici du porte-stylo fesses dont le boniment est encore plus atterrant : «Un porte-stylo d’une classe mondiale ! Posez le Porte-stylo fesses sur le comptoir ou sur votre bureau et laissez faire... Nous sommes sûrs que chaque personne aura une réaction différente.

Certains, les plus prudes, seront effarés par tant de vulgarité, d’autres resteront de glace et la plupart seront pris d’un fou-rire. Le stylo est tout à fait commun avec une chaîne assez grande pour satisfaire les gauchers. Mais le plus insolite intervient lorsque l’on replace le stylo dans les «fesses du porte-stylo», le son hilarant d’un ou plusieurs pets se fait entendre, tant qu’à être classe, autant pousser le bouchon au maximum, sans mauvais jeu de mot ! Le Porte-stylo fesses  est un gadget de bureau à prendre au deuxième voire au troisième degré, il n’empêche qu’il a son utilité !». Je laisse de côté le «Patin antidérapant sous les fesses» et «Bruit de pets aléatoires lorsque l’on remet le stylo». Et par empathie pour vous, cher lecteur du Stylographe, je vous épargne le «Stylo farceur,à décharge électrique objet déco maison design insolite»...

Je préfère terminer de façon plus «geek» en mentionnant le «stylo bille USB - lecteur mp3/radio/enregistreur vocal (2GB)». Ou encore, et surtout, le H pen créé en 2008 par Mattias Andersson, qui inspirera peut-être le futur du stylo numérique de Monsieur Tout le Monde et qui l’a déjà fait pour bien des modèles d’avant-garde. En utilisant la technologie numérique, il permet à l’utilisateur d’écrire, bien sûr, mais aussi d’enregistrer des documents en convertissant le texte lu au moyen de son capteur pour qu’il puisse être lu ensuite sur un ordinateur. Il possède un petit écran intégré. Plus besoin de dictionnaire ou même de traducteur électronique. M-pen s’en occupe instantanément. Il s’agit d’un mini scanner au bout des doigts qui est aussi un assistant de lecture. Le stylo M Pen dispose même d’une voix capable de donner la prononciation de chaque mot. Pesant à peine 100 g, le stylo reconnaît plus de 300000 mots dans différentes langues. En fonction scanner, il est capable d’enregistrer jusqu’à 3 000 pages de données qui peuvent être ensuite transférées vers votre ordinateur via l’infrarouge ou par un port USB.

Mais le nec plus ultra semble être le stylo 3D qui apparaît, tout comme l’imprimante 3D, comme l’une des inventions les plus innovantes de ces dernières années. Le stylo 30 extrude un fil de plastique chauffé qui refroidit rapidement et se solidifie. Cela permet de créer une infinité de formes avec facilité. Ce projet a pu voir le jour grâce au site collaboratif (lequel ?) et a eu bien plus de succès que prévu puisqu’il a rapporté plus de 30 fois l’argent nécessaire à son développement. Soit plus d’un million de dollars, alors que les créateurs, Max Bogue, qui travaillait pour une société de fabrication de jouets à Hong Kong, et Peter Dilworth, inventeur indépendant pour le MIT, n’en attendaient que 75 000$. Pour réaliser une telle prouesse, ils ont doté le stylo d’un plastique ABS (plastique utilisé par de nombreuses imprimantes 3D), qui chauffe pendant le maniement du stylo et se solidifie au contact de l’air. Makershop distribue à présent en France la version 2 du stylo 3D 3Doodler 2.0.

www.koreus.com/video/3doodler.html

Il reste à souhaiter que les années à venir fassent souffler le vent de l’innovation dans la forêt des outils d’écriture en général et des stylos à plume en particulier. Stylo à plume ? Stylo numérique ? Stylo 30 ? Le stylo conserve un bel avenir devant lui. Pour la vraie plume, souple, douce, nerveuse, sensuelle, comme pour le papier et le pixel.

LE STYLO A PLUME : Un réservoir d'innovations ?... Par Pierre Guéno (STYLOGRAPHE n° 47)

 

 

 

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